Le noir, la couleur du deuil
Lettre à un Ange.
Cruelle tragédie.
Enclanchement brutal d'un arrêt d'urgence inattendu, même si l'on pourrait le qualifier de prévisible.
Je t'ai vu naitre petite vie; je t'ai vu naitre et depuis quelques heures, je te sais mort, je te vois mort.
J'imagine malheureusement trop bien ton petit corp étendu dans ce champs ou tant de graines de vie s'apprêtent à pousser. J'entends les cris lancinants de ta mère miraculeusement indemne, dont la conscience intègre déjà le fait que par sa seule faute, elle ne te verra plus respirer. Pas d'incertitudes, pas de pronostic vital engagé, rien que la violence de ton départ.
Désolé.
Ton absence laisse les coeurs et les esprits aussi désolés que le paysage lunaire d'une forêt luxuriante, par les flammes ravagées. Ma psychées tente de me préserver de cette brutalité avec un sentiment détaché, éloigné. Distancée des événements, reste le gout amer d'un lendemain de fête trop arrosé.
Comme une chappe de plomb, la certitude que je suis incapable d'apréhender tout ce que ta disparition, dans de telles circonstances, va désagréger...
Ta place dans mon coeur est le morceau que tu en as emporté.
